Rapide passage en Bosnie et aller-retour en France…

Lundi on a commencé la semaine en beauté avec la visite de Sarajevo. Manu avait préparé un petit topo pour expliquer aux enfants (et aux adultes d’ailleurs) la guerre qui a eu lieu entre 1991 et 1995 et situer un peu le contexte, ça nous a été très utile. Grâce à Elo qui a tout organisé, on a fait la visite avec Hanna, guide francophone bosniaque qui a vécu la guerre et qui a pu nous raconter le traumatisme qu’a subi la ville et le pays, et qui perdurera sans doute pour plusieurs générations… la visite était très chargée émotionnellement mais passionnante ! Ici les mosquées, les synagogues et les églises orthodoxes se côtoient dans un rayon de 300m, ce qui vaut à Sarajevo le nom de petite Jérusalem de l’Europe. En effet, les 3 religions semblent cohabiter sans souci mais malheureusement, d’après Hannah, les 3 gouvernements de Bosnie et les dirigeants politiques corrompus continuent de diviser les peuples. Peuples qui n’ont pas le même récit concernant ce conflit, et qui gardent tout de mème différents de points de vus et certains griefs les uns vis à vis des autres… la ville conserve aussi les stigmates de la  guerre, entre impacts de balles et « roses de Sarajevo », des plaques commémoratives tachées de rouges qui marquent l’emplacement d’explosions ou de meurtres. Il faut dire que c’est aussi ici qu’a démarré la première guerre mondiale avec le meurtre de l’archiduc François Ferdinand d’Autriche en 1914. Pendant le siège de Sarajevo, entre 300 et 2000 obus tombaient tous les jours… et aujourd’hui on trouve dans toutes les boutiques de souvenirs, des objets fabriqués avec des balles. On a également vu des vases faits avec les obus… Après toutes ces émotions, on est allés boire un petit verre puis on a mangé dans une « Burekeria » (nom plus ou moins inventé), un endroit où on mange des Bureks (tourtes feuilletées) de toutes sortes cuits au feu de bois.

Le lendemain matin, c’était le moment un peu déchirant de la séparation avec les autres familles, puisqu’on prenait l’avion pour aller en France quelques jours, pour les obsèques de Charlie. Il est prévu de retrouver les Aindestructibles et les Cazamoea en revenant en Bosnie, mais les Duthons doivent être en France le 23/06 et ils auront commencé leur remontée avant notre retour… c’est une belle page de voyage qui se tourne et on est déjà nostalgiques, ces moments tous ensemble étaient vraiment formidables !

Je ne m’étendrai pas ici sur le sujet mais les obsèques, à Paris d’abord, puis à Lancieux où était le cœur de Charlie, ont été très belles et pleines d’amour avec tous ceux qui ont traversé sa vie, et ils étaient nombreux… Elle nous manquera terriblement à tous.

Le cœur un peu lourd, on a repris l’avion samedi et, après avoir récupéré notre Jules en pleine forme à Sarajevo, on a repris la route vers le nord pour retrouver les copains. Comme à leur habitude, ils nous ont réservé un superbe accueil et les Duthons nous ont fait la surprise de repousser leur remontada pour nous attendre, on était hyper touchés ! 

Dimanche matin c’était la fête des pères et on leur a préparé un super petit dej collectif avec des montagnes de pancakes… après on a essayé de faire traîner les Duthons le plus possible mais, vers 13h, ils ont fini par se mettre en route et on a encore eu un gros pincement en les voyant s’éloigner… décidément, les séparations sont difficiles 😥! 

On a profité du reste de la journée sur notre beau spot dans la campagne pour colorier, bouquiner, écrire, tailler du bois, faire des batailles d’eau ou des douches en plein air… kiffer quoi !

Le lendemain, on s’est levés tranquillement pendant que les copains faisaient un peu d’école et, prises dans l’ambiance, les filles ont entamé leurs cahiers de vacances. Ensuite, on est allés visiter un petit musée ethnographique avec les Cazamoea pendant que les Aindestructibles partaient de leur côté faire des courses. Le musée de Ljubacevo est un musée en plein air avec des habitations traditionnelles du 19ème et du début du 20ème siècle. La partie rurale est composée de réelles maisons déplacées depuis différentes régions du pays et la partie « village » est une reconstitution avec l’école, le barbier, l’atelier du forgeron ou encore celui du charpentier et avec de nombreux objets du quotidien authentiques. Dans l’ensemble l’endroit est assez joli mais cela manquait un peu d’explications pour comprendre vraiment la vie de l’époque, ce qui ne nous a pas empêchés d’apprécier la balade. On a mangé sur place dans le petit restaurant qui servait de bons plats traditionnels, puis on est allés faire quelques courses avant de rejoindre les Aindestructibles qui devaient nous attendre sur le spot baignade/dodo du soir.

En fait il n’avait pas pris d’avance du tout, puisqu’on les a retrouvés sur le bord de la route, avec Michael qui, en grand chevalier blanc de la mécanique, était sous le capot de la voiture en panne d’un couple de personnes âgées. Ils y ont passé plus d’une heure en plein cagnard, mais la voiture qui affichait plus de 400000 km au compteur, a pu repartir avec une réparation de fortune… qui ne satisfaisait pas tout à fait Michael qui estimait qu’il aurait pu faire mieux 😆! On est donc arrivés plus tôt qu’eux sur notre bord de rivière dont la rive opposée est en Croatie, et on a pu s’y rafraîchir (il faisait encore 30 degrés à 18h), mais on a été aussi les premiers à être assaillis par les moustiques… ça a gâché une partie de la soirée parce qu’on a été vraiment attaqués, et il était plus que difficile de se détendre. Ce qui l’a sauvée finalement, c’est un jeune homme de 17 ans, (dont je ne me rappelle malheureusement plus le prénom) qui est venu nous saluer et qui est resté boire un verre (de sirop) avec nous. D’origine serbe, il nous a un peu raconté l’histoire difficile de son pays et de ses parents et grands parents qui ont vécu plusieurs guerres, et lui aussi confirme malheureusement que l’unité du pays semble difficile à atteindre. La communication n’était pas simple entre son anglais un peu limité et Google trad, mais c’était vraiment intéressant d’entendre son point de vue et de partager ce moment avec lui, qui vit juste à la frontière de 2 pays issus de l’éclatement de la Yougoslavie.

Aujourd’hui on quitte la Bosnie pour la Croatie, mais on n’y fera sans doute qu’un bref passage parce que malheureusement, les campings cars n’y sont pas vraiment les bienvenus…